BIOGRAPHIE D'UN ACTIVISTE HORS DU COMMUN (BIRAM DAH ABEID) INITIATIVE RÉESURGENCE ABOLITIONNISTE (IRA)

خميس, 02/04/2020 - 13:56

rassed : S'il fallait mettre un nom sur la personnalité nationale qui a le plus marqué cette dernière décennie, ce serait Birame Ould Dah Ould Abeid". L'appréciation est d'un de ces nombreux sympathisants. 

Ce qui est sûr, le phénomène Birame ne laisse personne indifférent, du citoyen lambda aux hommes politiques les plus chauvins, des tenants du pouvoir les plus radicaux aux gardiens de l'ordre religieux dont l'autorité en la matière se trouve pour la première fois contestée. Mais qui est réellement Birame Ould Dah Ould Abeid ? 

Est-ce un illuminé qui se croit investi d'une mission pour changer l'ordre social en Mauritanie ? Un imposteur qui cherche à se frayer un chemin sinueux à travers la question esclavagiste vers la notoriété ? Un opportuniste qui à travers son combat vise les hautes fonctions administratives et l'aisance d'une vie matérielle assurée ? 

Un apostat qui ose contester les bases théologiques du rite malékite ? Un humaniste désintéressé mû par le seul souci de se sacrifier pour l'idéal d'une Mauritanie débarrassée de ses castes, de ses stratifications et de ses injustices sociales ? Portrait d'un révolté dont un de ses plus proches collaborateurs disait qu'il est le fruit de deux civilisations qui ont façonné son caractère : la Chemama qui lui a légué son langage direct et franc et le milieu négro-africain dont il hérite l'intransigeance. 

Né vers 1965 à Jidrel Mohguen, localité située à 35 kilomètres de Rosso, capitale du Trarza, Birame Ould Dah Ould Abeid est né dans la révolte. Sa mère s'appelle Mata Mint Bani et son père, Dah Ould Abeid, de la tribu des Oulad Berri, fraction des Idaders. Ce dernier a été affranchi dans le ventre de sa mère lorsque son maître gravement malade fit don de sa liberté contre sa guérison, aime ironiser Birame. 

La grand-mère de Birame, propriété des Ideirek, restera esclave jusqu'à la mort de son maître. Elle se retrouva bêtement en liberté parce que ses maîtres n’avaient plus d'héritiers. Ainsi s'acheva la vie de celle qui, selon Birame, a été enlevée dans les guerres samoryennes, près de Khayes, puis écoulée comme marchandise sur le marché mauritanien avant d'être rachetée par les Ideirek. 

Toute son enfance, Birame la passera dans les environs de Jidrel Mohguen, sa famille nomadisant avec les maîtres avant que la grande sècheresse des années 70 ne vienne décimer le bétail et obliger tout le monde à la vie sédentaire. Ainsi, fera-t-il en 1970 ses premières classes à l'école primaire de la ville. Birame vécut une enfance pauvre, au sein d'une famille qui ne vivait que de l'agriculture et de l'élevage, ne possédant que quelques vaches laitières et une poignée de ruminants. Son père s'occupait d'un petit commerce entre la Mauritanie et le Sénégal. 

Le révolté en herbe. 

En 1979, le jeune Birame quitte Jidrel Mohguen pour le collège de Rosso. La révolte l'accompagnait dans son adolescence. La stratification sociale qui dicte les règles de vie à Jidrel Mohguen avait laissé en lui de profondes traces. "Seules trois à quatre familles de grands commerçants "maures" dictaient leur bon vouloir à la masse innombrable de familles harratines qui peuplent Jidrel Mohguen" souligne-t-il. Ces familles d'après lui, étaient choyées par l'administration. Leurs demeures servaient de pied à terre obligé pour tous les commis de l'Etat de passage. 

Leur statut social et le fait qu'elles étaient bien introduites leur donnaient un avantage largement au dessus des autres, en particulier cette grande masse de populations noires (harratines, peuls et wolofs) qui n'avait pas droit au chapitre. Ces damnés de la terre vivaient en marge de l'Administration. 

"Ainsi, dans tous les conflits qui nous opposaient, ces familles de commerçants avaient toujours le dernier mot, même à tort" précise Birame. Même à l'école, la discrimination régnait en maître, comme d'ailleurs dans les autres services de l'Etat. C'est ce climat d'inégalités et d'injustices sociales qui bercera la vie de Birame. La révolte grondait en lui et il en prenait de plus en plus conscience avec la maturité. 

Aussi, lorsque le fameux procès du Mouvement "El Hor" fut tenu à Rosso en 1980, le jeune collégien ne put résister. Il avait quinze ans et le goût des héros. Il sécha ses cours pour suivre au jour le jour le déroulement des débats et trouva de nouveaux maîtres à penser, à travers les personnalités de Messaoud Ould Boulkheïr, Sghaïr Ould MBareck, Boubacar Ould Messaoud, Boïdiel Ould Houmeid, Samory Ould Bèye, Omar Ould Yali... 

Inspiré par la voie tracée par ses aînés, Birame créa ainsi en 1982, en compagnie d'autres jeunes noirs de son âge, un mouvement qu'ils baptiseront "Mouvement National Africain". Au centre de leurs activités, la lutte contre l'esclavage et la discrimination. Ils faisaient des tournées dans les villages pour sensibiliser les populations noires et haratines opprimées sur leurs droits. 

A 19 ans, Birame poussera même l'outrecuidance jusqu'à fabriquer une lettre ouverte qu'il écrira au nom du village et à son insu. Elle était adressée au Chef de l'Etat, le colonel Mohamed Khouna Ould Haïdalla. Il remettra la lettre au chef de village afin que ce dernier le transmette au préfet. Il lui avait dit que la lettre ne comportait rien de grave, seulement quelques doléances destinées à améliorer les conditions de vie des populations. 

Mais quand le préfet lut la lettre manuscrite écrite des mains de collégien, il paniqua et ameuta les gendarmes. En réalité, la lettre fustigeait les inégalités sociales et les injustices subies par les populations noires. Elle menaçait les autorités d'un soulèvement populaire, type désobéissance civile, si une telle situation persistait. Pire, dans la lettre, il y était question du refus de la population noire de Jidrel Mohguen de s'affilier aux SEM (Structures d'éducation des masses, un système d’autocontrôle et de surveillance de la population institué par le régime militaire d’alors). 

Un tel refus était maintenu si cela devait les obliger à vivre sous le joug des "puissants commerçants maures" qui continuaient à tout régenter. Birame faisait dans la lettre dire aux villageois qu'ils préfèreront traverser le Fleuve Sénégal et aller de l'autre côté que de vivre sous une dictature locale. 

Bien entendu, cette lettre eut un effet à la dimension de la peur qui habitait les populations noires analphabètes, élevées dans la crainte de l'Etat. Le chef de village cessa depuis lors de lui faire confiance. Birame à cet âge déjà faisait figure de perturbateur. C'est ce caractère subversif qui continue à l'accompagner de nos jours. 

Les déboires professionnels. 

En 1984, Birame obtient son Baccalauréat série "A" et fut orienté à l'Université de Nouakchott. Il ne put poursuivre ses études pour des raisons sociales. Il habitait avec des proches, au sein d'une famille qui vivait elle-même dans l'extrême pauvreté. Faute de pouvoir assurer son transport, il quitta la fac. En 1986, il est admis au concours de recrutement de greffiers auxiliaires puis muté à Nouakchott. 

L'année 1986 était également celle des premières élections municipales plurielles en Mauritanie. A Jidrel Mohguen, la vieille garde propulsa Dina à la candidature rurale. Pour Birame, "il représentait la féodalité haratine locale" et décida de s'opposer à lui. Le seul problème est qu'il n'avait pas l'âge requis. Il n'avait que 22 ans or, il en fallait 25 pour se présenter comme candidat. 

Obstiné, il passa outre et falsifia un acte de naissance qui lui donnait cinq années de plus. Mais à la veille, alors qu'il était soutenu par une forte population de jeunes, le préfet qui était l'ami de son grand-frère vint trouver ce dernier pour lui conseiller de faire retirer à Birame sa candidature pour ne pas s'exposer à des poursuites pour falsification de pièces d'état-civil. Ainsi, s'acheva son premier combat politique. 

Relatant cet épisode, Birame se souvient du combat féroce que lui livra le Mouvement El Hor qui était derrière la candidature de Dina à Jidrel Mohguen. Craignant que ce jeune énergumène ne leur mette des bâtons dans les roues lors des prochaines échéances, quelques pontes locales l'éloigneront de Nouakchott, selon lui. Il sera affecté à Néma, à 1.200 Km à l’extrême Est du pays. Dans la capitale du Hodh Charghi où il atterrit en 1989, Birame eut son premier clash professionnel. 

Il se bagarra avec un magistrat qui avait décidé de remettre les biens d'un esclave décédé aux cousins de ses prétendus maîtres, au détriment de la femme et des enfants du défunt. "Il s'agissait d'un cas de captation d'héritage à caractère esclavagiste" assène-t-il. Il se révolta contre la décision du juge qui demanda sa mutation. Il fut muté à Nouadhibou, à la veille des élections municipales de 1990. 

L'épisode de Nouadhibou. 
Arrivé à Nouadhibou dans le cadre professionnel, alors que les préparatifs battaient leur plein pour les municipales, Birame créa un mouvement qu'il dénomma "Mouvement At Guig" (du nom d'une zone de la Chemama au Trarza). Ses agitations politiques lui causeront des désagréments dont il se souvient encore aujourd'hui. "J'ai eu des déboires avec le Directeur régional de la Sûreté de l'époque, Mohamed Ould Brahim Ould Seyid et le maire de la commune Hamdi Ould Mahjoub (actuel ministre de la Communication : Ndlr).Ils avaient monté contre moi un dossier avec l'aide de l'Inspecteur Diop Mohameden" raconte-t-il. 

Un jour, dit-il en substance, le Procureur de la République de Nouadhibou avec qui il travaillait l'aurait convoqué en fin d'heure pour lui révéler qu'un dossier le concernant lui était parvenu. Il y était accusé d'incitation à la violence et à l'unité entre les noirs, les haratines et les beïdanes et qu'il devait être arrêté. 

Poursuivant sur sa lancé, il raconte que le Procureur, d’un air rassurant et complice, lui aurait dit avoir demandé à ses chefs de lui donner un peu plus de temps pour étudier la véracité des faits contenus dans le dossier. Il promettait à Birame de calmer le jeu, le montage politique visant à neutraliser Birame venant d’un camp adverse du sien. 

En effet, comme le Procureur était de l'Adrar, il avait mis tout cela sur le dos de ses ennemis politiques, car le principal enjeu électoral était cette rivalité entre gens du Nord qui supportait la candidature de Hamdi Ould Mahjoub et gens de l'Adrar, dont faisait partie le Procureur, qui supportait Ould Abeïdane. Il décida ainsi, eu égard aux considérations précédentes, d'aider Birame à s'en sortir. Mais ce dernier était convoqué à Nouakchott par son ministère. 

Il raconte que lorsqu'il se présenta dans le bureau du Secrétaire général du ministère de la Justice à l'époque, Sow Adama (actuel Président de la Cour des Comptes : Ndlr), ce dernier l'aurait renvoyé à trois reprises en lançant "c'est Birame que je cherche" refusant de croire que celui qu'il avait devant lui était Birame. Il a fallu que son secrétaire particulier lui confirme que c’est bien Birame qui est là devant lui, pour que le Secrétaire général se rende à l’évidence. 

Il ne put s’empêcher cependant de lui lancer avec franchise : "mais je m'attendais à voir un mastodonte à la carrure bien bâtie et d'un certain âge, tellement ce qu'on me dit de vous sort du commun et je me surprends à découvrir que tu n'es qu'un gamin au visage d'ange". Puis il le congédia. Birame revint à Nouadhibou. 

Le Procureur condescendant, lui rappelant son aide précieuse qui lui a permis de sortir de la mauvaise passe, lui aurait lancé "maintenant, je veux que tu appuis la candidature de mon cousin Ould Abeïdane". Birame plein d'aplomb de lui répondre "dans ce cas, il ne fallait pas m'aider car je n'appuierais jamais la candidature de ton cousin". Bien entendu, le Procureur d'après ses propos lui a mené par la suite une guerre sans merci. 

Dans les méandres de la "Bolitik". 
En 1991, la Mauritanie entre de plein fouet dans la fièvre démocratique à l'instar des autres pays africains, pris dans le feu allumé par le fameux discours de Mitterrand à La Baule. Le Parti républicain et social (Prds), se préparait à jeter ses bases. Birame rapporte avoir été convoqué par le défunt Ahmed Ould Minni, alors ministre de l'Intérieur de l'époque, par le biais du ministre de la Justice. 

Ould Minni; selon Birame, avait agi au nom d'une certaine solidarité tribale, les Oulad Berri auxquels ils appartiennent tous les deux. Il lui aurait expliqué les grandes ambitions du Prds, parti-Etat, sensé être le creuset de tous les Nationalistes mauritaniens. Birame lui aurait répondu avoir déjà choisi son camp, celui de l'opposition démocratique qui s'était formée autour de l'UFD. 

Se remémorant de cette entrevue, Birame ne put s'empêcher de raconter une anecdote. Selon lui, lorsque les magistrats apprirent qu'il a été convoqué à un si haut niveau, ils se précipitèrent tous, y compris certains qui lui vouaient une réelle inimitié, pour le féliciter et s'approcher de lui. Mais quand il leur apprit qu'il avait rejeté l'offre de Ould Minni, le vide se créa aussitôt autour de lui. 

Birame parle encore aujourd’hui avec colère de la déception qu’il avait ressenti lorsqu’il se rendit compte que les mêmes tares et le même système féodal maure qu’il combattait et qui l'avait empêché d'adhérer au Prds, s'étaient installés au sommet de l'opposition, par le biais d'Ahmed Ould Daddah. Il fut parmi ceux qui ne purent tolérer cet état de chose. Alors, il quitta l'UFD en 1993 et se présenta en candidat indépendant aux municipales à Nouadhibou. Il avait en face de lui plusieurs poids lourds du PRDS et de l'UFD. 

Naturellement, l'échec fut total face à la machine PRDS et à la campagne pernicieuse que l'UFD avait menée contre lui, souligne-t-il en substance. Selon lui, l'opposition faisait courir le bruit que sa candidature a été suscitée par le PRDS et que c'est Maaouyia qui le finançait pour affaiblir ses rangs. "Une campagne très méchante et déloyale fut ainsi menée contre moi par mes anciens compagnons" se souvient-il. 

L'homme de conviction. 

Après la campagne électorale de 1993, Birame dit avoir reçu la visite de deux membres du Bureau exécutif du PRDS, en l'occurrence Cheyakh Ould Ely et Bennahi Ould Ahmed Taleb. Ils venaient encore une fois lui demander d'adhérer au PRDS. Birame affirme leur avoir dit qu'il ne pouvait pas travailler dans un parti politique où on ne peut pas militer pour les droits de l'homme. 

Ceux à quoi ses interlocuteurs lui auraient répondu que le PRDS était un parti ouvert à toutes les idées et à toutes les initiatives tendant à améliorer la situation des droits de l'homme en Mauritanie. Malgré tout, Birame aurait demandé des garanties. Ses interlocuteurs lui dirent alors qu'il sera contacté à un échelon supérieur. Il sera convoqué de nouveau par le défunt Ahmed Ould Minni, devenu entre temps, Secrétaire général de la Présidence de la République.

"Les pourparlers, dira-t-il, ont duré plus d'une semaine". Malgré, tout, Birame hésite encore. Il contacte les responsables du Mouvement El Hor, notamment Boubacar Ould Messaoud qui provoqua une rencontre entre lui et Messaoud Ould Boulkheïr, alors Secrétaire général de l'UFD. 

Boubacar défendit le dossier de Birame, susurrant à Messaoud l'intérêt que le Mouvement avait de garder Birame, le combat qu’il mène s'inscrivant, selon lui, en droite ligne dans la politique d'émancipation défendue par El Hor. 

Mais selon Birame, Messaoud refusa l'offre, le trouvant indiscipliné, assenant que Birame "ne pouvait pas militer dans un même parti que lui". Déçu par ce refus, Birame intensifia ses discussions avec Feu Ahmed Ould Minni. C'est comme ça qu'il a selon lui, intégré le PRDS, dans la mesure où on lui avait assuré qu'il pouvait y aborder tous les sujets sans tabou. 

"Depuis lors, souligne Birame, tout ce que j'ai posé sur la question de l'esclavage et du racisme d'Etat, Ahmed Ould Minni le récupérait, promettant de le transmettre à qui de droit". Il remarquait cependant que ses analyses et ses suggestions sur ces deux questions n'avaient eu aucune suite en terme de changement social. Il ne voyait rien venir. Au bout de quelques mois, il décida d'arrêter et de cesser de multiplier les déclarations. 

Il se mit peu à peu en retrait. Dans son dos, il entendait dire "voilà le petit Messaoud". Il sentait au sein du PRDS une once de suspicion planer sur lui. Il décida de s'éloigner de la scène politique et repris ses études en 1996. Il obtiendra une maîtrise en Histoire puis décrocha un DEA à Dakar avant de se lancer dans des travaux de recherche, adhérant à SOS Esclaves en 2002. Il officialisera son adhésion en 2005 sous la pression de Boubacar Ould Messaoud. 

Divorce avec la famille politique. 

Mais Birame verra très tôt la victoire de ses idées. Trois mois après avoir claqué la porte de l'UFD, il verra ainsi le Mouvement El Hor sous la direction de Messaoud Ould Boulkheïr prendre le même chemin en usant des mêmes arguments qui l'avaient fait quitter ce parti politique, leader de l'opposition démocratique en Mauritanie. C'est le début de l'aventure du parti Action pour le Changement (AC) fondé par Messaoud et ses amis. 

Birame adhère à AC à la veille des élections municipales, surfant sur un travail médiatique de grande envergure qu'il mènera pour défendre le Mouvement El Hor et ses dirigeants comme Messaoud Ould Boulkheïr, Boubacar Ould Messaoud, Omar Ould Yali et tous les autres. 

Puis, de son séjour dakarois en 2003, Birame continua à développer des relations privilégiées avec les partisans de AC, qui intégreront le parti APP (Alliance Populaire Progressiste) après la dissolution de leur parti en 2000. Il entretenait les mêmes relations avec les dirigeants d’El Hor, bien qu'il n'ait encore à ce moment-là adhéré ni à APP ni à El Hor. Il les fréquentait et les côtoyait souvent au siège d’APP.

Ce n'est qu'en 2006, que Birame adhèrera officiellement à ce parti. C'était à la veille des élections municipales. Il fut chargé, en compagnie de Mohamed Mahmoud Ould Naty, de la communication du parti APP tout au long des municipales et des législatives de 2006. Mais Birame sera encore une fois déçu par le caractère trop personnalisé des rapports au sein d’APP. 

"Mon entrée au parti m'a permis de constater des blocages extrêmement graves dans l'esprit de certains cadres Haratines d’APP qui ont très mal vu mon adhésion et mon activisme" lâche-t-il désappointé. Selon lui, ces derniers n'ont ménagé aucun effort pour nuire à ses relations avec le président Messaoud Ould Boulkheïr. Et d'asséner "je pense qu'ils étaient gênés par mes dispositions personnelles et mes compétences". Il ajouta : «Messaoud commençait à m'adopter comme son fils spirituel lorsqu’il découvrit mes prédispositions. Cela n’a pas plu pas à certains». 

Son ascension fulgurante au sein du parti fut ainsi considérée comme se faisant à leurs dépens. Aussi, Birame qui constatait ce vent d'inimitié contre lui, remarqua en partie que le jeu de ses détracteurs portait leurs fruits. Il sera ainsi omis sur toutes les listes soumises au tirage au sort pour le candidat du parti aux Sénatoriales. 

L'unique poste obtenu dans la coalition de l'opposition fut certes attribué à Mohamed El Hafedh Ould Ismaël, reconnaîtra-t-il, mais selon lui, dans toutes les listes qu'ils avaient présentées pour le tirage au sort, son nom n'y figurait pas, bien que plusieurs personnes arrivées tardivement au parti comme lui, y figuraient. «Cela pour démentir ceux qui invoquaient le critère d’ancienneté » précise-t-il. Il n'en parlera pas à Messaoud, soulignant n'avoir jamais soumis à ce dernier des questions d'ordre personnel. 

L'expérience avec ZZ. 

Par la suite, dira Birame en substance, survint les listes de la Commission électorale de la direction de campagne du candidat Messaoud Ould Boulkheïr aux élections présidentielles de 2007. Une fois de plus, Birame est exclu. Il comprit alors qu'il était devenu indésirable au sein du parti et décida de claquer la porte. Pour lui, son adhésion à APP n'était nullement mue par un quelconque désir de s'afficher à côté de Messaoud, soulignant qu’il n’était attiré dans ce parti que par son cadre institutionnel qui lui permettait de poursuivre son combat pour les droits de l'homme et contre l’esclavage. 

Il se trouvait que Zeine Ould Zeïdane l'avait contacté, alors qu’il militait au sein d’APP, pour une expertise sur la question Haratine. Leur collaboration devait s'arrêter là. Mais après l'expertise, Zeine qui était candidat à la présidentielle de 2007, lui aurait demandé de l'accompagner dans son programme politique. Birame qui était engagé à Côté de Messaoud, aurait décliné l’offre. Mais lorsqu'il fut déçu de sa mise à l'écart au sein d’APP et qu'il quittât le parti, il décida d'appuyer Zeine Ould Zeïdane sur la base de conditions claires. 

La première condition est qu'il exigeait l’inscription dans le programme politique du candidat Zeine Ould Zeïdane, la criminalisation de l'esclavage, l'organisation d'une enquête nationale indépendante, quantitative et qualitative sur l'esclavage en Mauritanie, la mise en place d'une institution chargée de l'insertion économique des esclaves et de la lutte contre les pratiques esclavagistes. Donc, entente parfaite sur la question de l'esclavage et de la discrimination raciale. En plus, Birame ira jusqu'à lui suggérer la reconnaissance d'un parti islamiste. Il était convenu également d'une gouvernance commune de la Mauritanie en cas de victoire. 

Birame servira alors au sein de la direction de campagne de Zeine Ould Zeïdane en qualité de porte-parole du candidat. Il y réalisera alors la jonction entre le Mouvement abolitionniste qu'il présidait et le Mouvement de la jeunesse qui appuyait la candidature de Zeine. Birame considérait que c'est cette jonction qui allait sortir la Mauritanie de ses archaïsmes et la porter vers une société égalitaire. 

Ses accrocs avec Zeine débuteront à la fin de la campagne présidentielle, dira en substance Birame, notamment sur la question de l'esclavage. Birame considère que les militaires du CMJD (Comité militaire pour la justice et la démocratie) avaient au cours de la transition proposé une excellente loi sur l'esclavage qui devait être promulgué sous Ely Ould Mohamed Vall. 

L'après 2007. 

Birame Ould Dah Ould Abeid considère que les militaires du CMJD avaient mis au point un excellent texte de loi sur l'esclavage que le Président Ely Ould Mohamed Vall devait promulguer. Il préfèrera en laisser les soins à ses successeurs qu'il croyait investi d'une plus grande légitimité. Seulement, dira Birame, le président de la République nouvellement élu aux termes de la première élection réellement démocratique en Mauritanie, en mars 2007, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, ainsi que son tout nouveau Premier ministre, Zeine Ould Zeidane, allaient selon lui expédier ce texte de loi aux calendes grecques. 

Les relations entre Birame et Zeine Ould Zeidane qui étaient restées bonnes après le scrutin présidentiel selon Birame, s'en trouveront détériorés, malgré les promesses de Zeine qui lui auraient promis un poste dans la haute administration. 

"Mes convictions personnelles et la sacralité de la mission dont je me suis senti investie pour la question de l'esclavage ne m'ont pas permis d'avaler cette loi contre laquelle les défenseurs des droits humains se sont élevés" dira Birame. Selon lui, il ne sera pas coopté par Zeine car il avait fustigé son projet de loi qu'il dénoncera publiquement et avec véhémence sur la chaîne qatarie Al Jazeera et dans les colonnes de la presse locale. 

Pourtant, Birame Ould Dah devait faire face à une solide campagne de dénigrement où il était décrit comme une hirondelle politique qui va d'une branche à une autre, allusion à son nomadisme politique qui l'avait fait valser de l'extrême opposition (UFD) au Parti-Etat (PRDS), puis AC, APP, soutenant successivement Messaoud Ould Boulkheïr puis Zeine Ould Zeidane au cours d'un même scrutin présidentiel. Ses adversaires et ennemis politiques aimaient ainsi le présenter comme un opportuniste, qui utilise la question haratine pour se tailler une place au soleil. 

Il en sourit encore aujourd'hui, soutenant que si tel était son dessein, il se serait casé depuis belle lurette dans une douillette planque, tant les propositions venant du pouvoir, aussi bien de l'ancien que du nouveau, ont été et restent alléchantes. 

Reprenant les arguments précédemment avancés où il expliquait les raisons qui l'ont amené de l'UFD au PRDS, ainsi que ses passages à AC et APP, Birame explique que son alliance avec Zeine Ould Zeidane était au départ un concours d'intérêts qui leur permettait à tous les deux de joindre leurs deux forces, le Mouvement abolitionniste qu'il présidait et la Mouvance des jeunes qui soutenait la candidature de Zeine. Il n'était nullement question à ce stade, précisera-t-il, de partage de poste. 

Après la désignation de Zeine Ould Zeidane comme Premier ministre, conformément à un accord tacite de deuxième tour conclu avec Sidi Ould Cheikh Abdallahi, Birame dit s'être rendu au Sénégal. Zeine l'aurait alors contacté pour lui demander de rentrer à Nouakchott, qu'il le destinait à une haute fonction. Birame déclara être revenu en Mauritanie, toujours en bons termes avec Zeine, mais qu'il a été cueilli à froid par le projet de loi sur l'esclavage que Zeine venait de proposer à la lecture du Parlement. 

Birame considère que ce texte constituait l'extrême insulte au combat qu'il menait, parce que consacrant en définitive l'impunité des maîtres esclavagistes. Birame décrira même en termes plus durs ce projet de loi qu'il qualifiera "d'ordurier", car il ne prend pas en compte, selon lui, le crime esclavagiste en Mauritanie, ne donne pas une définition juridique du phénomène, et oblige l'esclave à donner la preuve de sa servitude. 

"Cette loi était à tous les égards pernicieuse et ne visait en réalité qu'à protéger les maîtres" conclura-t-il. Lui et Boubacar Ould Messaoud s’insurgèrent ainsi contre cette loi. L'insurrection qu'ils créeront dans les médias poussera en définitive, Messaoud Ould Boulkheïr, président de l'Assemblée Nationale à sortir de sa réserve. Ses échanges virulents sur cette question avec le Président de la République, Sidi Ould Cheikh Abdallahi et le Premier Ministre, Zeine Ould Zeidane, sont restés dans les annales. 

Ces divers incidents, selon Birame, ont eu un impact positif dans la mesure où ils ont fait reculer le pouvoir qui provoqua ainsi une rencontre de conciliation entre les contestataires et les députés. Ces consultations informelles aboutiront ainsi à faire améliorer le texte initial. 

Mais les rapports entre Birame et Zeine Ould Zeidane s'en ressentiront d'une manière très forte dans le sens d’une rupture totale et irréversible. Birame déclare avoir découvert plus tard d'autres facettes cachées de Zeine Ould Zeidane, notamment ses actions souterraines contre les Haratines. Et Birame de mentionner la campagne menée présentement contre les Haratines et le Mouvement El Hor, deux mouvements que certains veulent présenter comme les instigateurs réels des douloureux pogroms menés contre les Noirs en 1989. 

"Ca, je l'ai su de sources sûres" assène-t-il. Selon Birame, tous les Noirs qui soutiennent Mohamed Ould Abdel Aziz tiennent ces propos. Les idéologues d'un tel discours, d'après Birame, partent du principe que le principal défi de "l'Etat maure" dans les décennies à venir réside dans l'accroissement massif de la population Haratine. Les Noirs ayant été cassés en 1989 par le régime de Maaouya Ould Sid'Ahmed Taya, donc ne présentant plus de danger; selon ces visionnaires, les Haratines devront être à leur tour matés pour que les "Maures" continuent leur bonhomme de chemin dans la domination et la maîtrise des principaux leviers de l'Etat. 

Selon Birame, cette mécanique a déjà débuté par un discours qui cherche à démanteler la propre lutte qu'il est en train de mener pour l'unicité des combats entre Négro-africains et Haratines, deux communautés qui partagent selon lui le salaire de la peur, de la misère et de la faim. 

L'élan pour briser cette union a été amorcé selon Birame à travers la prière de Kaédi en vue de solder à moindre frais la question du "Passif humanitaire", par une approche-compensation en faveur des veuves et des orphelins. Pour Birame Ould Dah Ould Abeid, certains Négro-africains sont complices de l'enterrement du Passif humanitaire en accordant au régime de Mohamed Ould Abdel Aziz une très grave compromission. 

De l'histoire d'IRA. 

L'Initiative de résurgence pour l'abolition de l'esclavage (IRA), mouvement fondé et présidé par Birame Ould Dah Ould Abeid était au début, selon ce dernier, un simple creuset d'idées. Il est, d'après Birame, différent de SOS Esclaves qui, lui, est une organisation des droits de l'homme. A ce titre, il reste un instrument indispensable pour la défense des droits de l'Homme en Mauritanie, notamment la lutte contre l'esclavage dans ce pays. 

Le troisième instrument contrôlé par les Haratines est le parti APP qui, selon Birame est également un outil incontournable, en sa qualité de porte-parole politique des opprimés et des bonnes causes en général, et celui des Haratines en particulier. Il est l'expression politique apaisée qui, grâce au tempérament et au charisme de son dirigeant, Messaoud Ould Boulkheïr, a fini par se confondre avec la personnalité de son leader. 

Birame dira que Messaoud est une personnalité médiane, devenue depuis la dernière élection présidentielle de 2007, un homme de consensus qui a su canaliser, au détour d'un scrutin, le rêve d'une Mauritanie égalitaire et sans classe. Selon Birame, ce profil va s'imposer davantage au cours des prochaines consultations, car dira-t-il, Messaoud est la personnalité la mieux indiquée parce qu'il porte en lui les préoccupations essentielles des populations mauritaniennes, notamment celles des Noirs opprimés et des Haratines marginalisés, tout en adoptant l'adoptable dans les prétentions des Maures. 

Mais Birame semble oublier qu'en 2007, le discours de Messaoud avait beaucoup dévié, lui qui soutiendra à ce propos que le problème de l'esclavage était révolu. Birame dira amèrement ne pas partager malheureusement avec Messaoud de telles assertions. Pour lui, le problème de l'esclavage reste entier, réel et profond, mais surtout dangereux car il estime que sa pérennisation et son aggravation qui vont crescendo sont imputables au pouvoir et aux élites arabo-berbères dominantes. 

Aujourd'hui, Birame estime entretenir de bonnes relations avec Messaoud, ainsi que tous les grands leaders Haratines avec qui il dit partager le même combat et le même idéal. S'il gêne quelques uns, précisera-t-il, c'est sur le plan du leadership ou sur des questions strictement d'ordre personnel. Mais sur le fond, dira Birame, personne ne fait de reproche à l'autre. 

Amitiés et inimitiés. 

Birame Ould Dah Ould Abeid dit compter plusieurs amis et autant d'ennemis. Et cela dans toutes les communautés, chez les arabo-berbères comme chez les Haratines et les Négro-africains. Parmi ses amis, Jemal Ould Yessa, Ely Ould Moustapha, Mohamed Vall Ould Sidi Moïla et beaucoup d'autres intellectuels, étudiants, élèves et citoyens de tous les groupes socioéconomiques. 

Mais comment vit Birame ? Avec quelles ressources ? En réalité, celui qui entend parler de Birame Ould Dah Ould Abeid, croit à un pacha qui a tiré son épingle du jeu, grâce à son dynamisme, mais surtout à sa notoriété qui a dépassé les frontières du pays. Car Birame est aujourd'hui incontournable sur l’échiquier national. Il s’agit d’une personne ressource et d’une personnalité d'envergure sur le plan international. 

Cependant, ses sorties à l'extérieur, les invitations qui lui viennent des institutions les plus prestigieuses, ses conférences sur les tribunes du monde, font croire naturellement à un compte bancaire bourré de fric et tout le luxe qui va avec. 

Birame est devenu en effet depuis quelques années un grand habitué des estrades d'Amnesty International France et de l'Observatoire International d'Italie, une silhouette familière dans les allées de plusieurs organisations internationales, comme la Haute commission des Nations Unies pour les droits de l'Homme et le Parti radical Européen. Il est surtout une figure familière des amphithéâtres des universités et académies les plus cotées d’Europe, notamment en France, en Autriche, en Allemagne, en Belgique, en Italie.. 

Birame, le citoyen lambda. 
Mais le grand plouf est donc découvert. Birame est pauvre comme JOB. Il loue une maison décatie au P.K 11, dans l'un des quartiers périphériques les plus pauvres de Nouakchott. Il n'a comme ressource régulière que son salaire de greffier auxiliaire. Il ne possède ni maison, ni voiture. Parfois, il parvient difficilement à payer son loyer et sa famille saute souvent des repas. Birame est père de deux filles, fruit de son premier mariage, de deux garçons et d'une fille de son second mariage. 

Ses enfants qui étaient inscrits au privé lorsqu'il travaillait comme conseiller à la Commission Nationale des Droits de l'Homme (CNDH), sont aujourd'hui dans le public. D'ailleurs, c'est son obstination à refuser d'entrer dans le clan des "Béni oui-oui" qui lui aurait coûté son douillet fauteuil lors du renouvellement des membres de la CNDH, soutiennent ses partisans. 

"Je voyage certes beaucoup parce qu'on m'invite souvent à des Forums internationaux des droits de l'Homme. On m'assure juste le billet d'avion et l'hébergement, pas plus" confesse-t-il. Donc, contrairement aux préjugés, Birame Ould Dah Ould Abeid vit comme la grande masse des Mauritaniens. 

Son voisinage avec qui il entretient de bonnes relations semble lui vouer un grand respect doublé d’une estime profonde. Beaucoup de victimes de violations des droits de l'homme, des prétendus esclaves qui ont des démêlés avec leurs maîtres, emplissent son salon où trône des meubles vieillots. 

Ceux qui ont le plus peur de lui sont paradoxalement les cadres Haratines qui sont parvenus à coups de courbette à se tailler une planque dans l'administration, soutient en substance Birame. "Quand l'un d'entre eux a vraiment besoin de moi, il choisit souvent la nuit pour venir me voir, la tête et le visage complètement camouflés sous un énorme turban, après avoir soigneusement caché sa bagnole dans un recoin, loin de la maison" plaisante-t-il. Birame dit croire profondément à son combat. 

C’est son sacerdoce. "Je crois dur comme fer à mes idées" martèle-t-il, soulignant :"même si je n'aurais pas la chance de goûter aux fruits de ma lutte, j’espère que les générations futures pourront en profiter". Birame soutient n'avoir jamais travaillé, ni collaboré dans sa vie avec un quelconque régime politique en Mauritanie. 

Grand orateur, doté d’une surprenante facilité du verbe, Birame parle avec une aisance et une puissance effrayante. Il a toujours su subjuguer son assistance par le courage de son discours, le langage cru et direct qui le sous-tend. Il va directement aux maux, sans simagrées, ni tabous, ni convenances. 

Ce que ses détracteurs apparentent à de l'arrogance. Birame n'a que deux passions, la lecture et le jogging. Il regarde rarement la télévision, aime s'habiller en tenues traditionnelles, préférant de loin la couleur blanche à tous les autres panaches. Il aime la chaleur, préférant subir les coulées de lave du désert mauritanien que le froid glacial des Tropiques. Il ne boit pas le thé ni l'alcool, ne fume pas,. 

Pour conclure, un témoignage d'un de ses plus proches amis et collaborateurs, Mohamed Vall Ould Sidi Moïla qui décrit Birame Ould Dah Ould Abeïd comme le fruit de deux civilisations, celle de la Chemama qui lui a légué le goût du langage direct et sincère et celle du milieu négro-africain dont il a hérité une caractéristique passée proverbe dans l'imaginaire arabo-berbère "la parole du Kori", qui signifie intransigeance dans la parole donnée. 

Selon Sidi Moïla, Birame porte en lui deux personnalités contradictoires, une particulièrement exécrable et l'autre foncièrement attirante. Son habitude à utiliser le mot "berbère", mot blessant pour la communauté Beïdane, son outrecuidance à utiliser des propos vulgaires quand il parle de certains Ulémas, ses tentatives de faire de la communauté haratine une troisième communauté indépendante, ont façonné cette personnalité particulièrement repoussante du point de vue de la droite radicale, notamment celle des Maures conservateurs, mais aussi chez la vieille aristocratie historique et religieuse. Birame est celui qui a ainsi brisé des tabous que personne d'autre avant lui n'avait osé effleurer. 

Son combat acharné en faveur des esclaves et des opprimés d'une manière générale, ainsi que son discours solide contre les esclavagistes et la stratification de classe lui confèrent cette attirance auprès des couches haratines, notamment les jeunes et les étudiants, mais aussi chez tous ceux qui sont assoiffés de liberté et rêvent d'un Etat citoyen à cachet républicain. 

Parmi les qualités de Birame, Ould Sidi Moïla citera également sa grande capacité d'écoute, quel que soit l'interlocuteur qu'il a en face de lui, intellectuel suffisant de son savoir, ignorant marginalisé, riche fort de sa puissance, manant courbé sous sa misère, victime expiatoire de l’injustice des hommes ou bourreau impuni... C'est ce caractère débonnaire, servi par un visage sibyllin, qui fait, selon lui, toute la sympathie de Birame... 

Cheikh Aïdara 

Source: L'Authentique Mauritanie